Imrae est née dans le Rhovanion, et n'en a jamais réellement bougé, si elle a voyagé à travers le Rhovanion, elle n'en est jamais vraiment sortie, non pas que le monde l'effraie mais qu'elle ne s'y est jamais sentie à sa place. Elle avait 5 ans lorsque ses parents se sont fait attraper par les humains, c'est à peine si elle a pu s'en échapper, en se cachant dans Eryn Lasgalen. En y fuyant si vite qu'elle le pouvait, du haut de ses cinq ans. Dans cette forêt qui semblait infinie, avec ces hommes lui courant après, prêts à la tuer. A qui doit-elle sa vie ? A la bonté des elfes qui étaient dans cette forêt ce jour là, dans ce coin de la forêt, dans un coin où il faisait presque trop sombre pour les humains y voir, mais pas pour les animaux ni pour les elfes. Les elfes les auront capturés et jetés aux cachots, tandis qu'elle avait été recueille grâce à la bonté de la Reine d'Eryn Lasgalen. Elle aura vécue chez les elfes jusqu'à être assez grande pour partir de son côté. Effrayée par les méchants humains, forcée de fuir dans une forêt sombre - saine, certes, mais sombre. Autant dire qu'à partir de ce jour elle avait nourrie une profonde haine pour la race humaine, et qu'elle ne désirait que leur faire connaître ce qu'elle avait connue. Fort heureusement les elfes avaient été là, elle n'osait même pas imaginé la vie qu'elle aurait eu s'ils n'avaient pas été là, peut-être pas de vie tout simplement. Chez les elfes, elle ne manquait de rien, ils l'aidaient même avec ses dons de transformations, ils l'aidaient aussi à se battre, son habilité à grimper dans les arbres lui était fort utile pour suivre les elfes dans toutes leur cascades, même si elle n'avait pas leur légèreté et leur souplesse,  et elle put apprendre à manier les armes avec les plus grands guerriers - à ses yeux - de la Terre du Milieu. Les elfes avaient bien compris ses envies de vengeances, et c'était bien connu : les elfes savaient toujours tout ce qu'il se passait au moment où ça se passait, même à l'autre bout de la Terre du Milieu. Sans vraiment le dire, on lui indiquait qu'il restait - de rare, certes - béornides, et d'autres races, d'autres change-peaux dans son cas.
A 16 ans, elle prenait les armes, un peu de nourriture et elle partait à la recherche des autres : ils étaient facilement reconnaissable, lorsqu'on savait où chercher. Les animaux l'avaient aidée à les trouver, si peu soient-ils. Elle s'était doutée que les réunir ne seraient pas évident, ils avaient peur, peur d'être reconnu, peur qu'en étant tous réunis ils seraient des cibles plus facile à vaincre, mais au contraire, elle était persuadée qu'en faisant front tous ensemble ils seraient comme invincible, intouchable.
Certains venaient avec elle, d'autres restaient chez eux, hésitants mais la rejoignaient plus tard, certains tentaient de la contrée mais c'est en montrant les crocs qu'elle réussit à se faire entendre de tous, elle comprenait aussi : pourquoi choisiraient-ils une femme à un homme ? Elle leur avait trouvé de bonnes raisons : les Hommes ne s'attendraient pas à ce qu'une femme soit à la tête d'un tel clan, elle savait se battre et parlait, elle savait où les cacher, comment survivre, où survivre.

Sur le chemin du retour, il fallait évidemment qu'ils tombent sur une troupe d'Hommes, et comment des hommes et femmes de plus de 2m pouvaient-ils passer inaperçu ? Imrae dépassait facilement les 2m30, une femme normale faisait 1m65, une large différence. Plusieurs des siens périrent ce jour là, et toute la troupe des Hommes ne reviendra jamais chez soit. C'était un peu la preuve qui lui fallait : ensemble, ils étaient capable de faire front, surtout s'ils étaient entraînés, elle le leur promettait : elle les entraînerait. C'était ce qui leur manquait.

Bien sûr, avec des caractères si indépendant, si solitaire, il n'était pas toujours évident de tous cohabiter, de tous s'entendre, mais au moins ils étaient tous d'accord avec le fait que vivre en forêt était l'idéal, surtout si grande que la forêt d'Eryn Lasgalen, ils pouvaient se repérer à l'odeur si l'envie leur prenaient et vivre de leur côté, ils pouvaient trouver un coin pour eux, tranquille, que se construire un petit village de béornides.

Il aura fallu plusieurs années pour que le village prennent vraiment forme, il s'agissait surtout de huttes, certaines dans les arbres, si Imrae n'avait pas voulu plus d'aide de la part des elfes, elle en avait reçue malgré tout de la part de la reine des elfes, les elfes les avaient aidés à construire ce qu'il y avait à construire, pour qu'ils puissent être chez eux une bonne fois pour toute. On leur apportait même des armes.

Après quelque années à diriger ce clan, à mener des petits raids ça et là, à faire affaire avec les elfes et les nains, un béornide, gigantesque, arrivait. Il faisait bien 2m50, il était plus musclé que la plupart des autres béornides, aucun doutes, il ne pouvait s'agir que d'un sang pur. De nos jours, même avec les siens il fallait faire attention : nous n'étions jamais trop prudent et le clan avait perdu bien trop des siens jusque là.

Mais, à ce jour, après avoir fait patauger - avec amusement - ce béornide nommé Ivar, il se trouve qu'il est son bras droit et qu'il communique avec les nains pour elle, elle ne pouvait être qu'admirative de sa force, elle avait presque l'impression de voir un véritable berserker, elle ne s'inquiétait donc pas lorsqu'il partait vers Erebor, et elle pouvait souffler dans la mesure du possible. Ce clan n'est pas de tout repos mais elle n'a pas le choix que le porter à bout de bras, que faire en sorte que leur clan se développe dans la mesure du possible, qu'il n'y ait plus de morts, qu'ils se battent pour leur liberté.